lundi 13 juin 2011

Amélien et Félix: Les classes vertes aux lutins

Félix, dans les "petits", nommés ici "Eléphants", n'est resté que 2 jours et une nuit. Amélien est resté la semaine, et aurait voulu rester "mille jours de plus". Pour Félix, c'est une première, pour Amélien, c'est… la dernière fois que s'opère cette magie! 
Et voici, en attendant quelques photos,  la lettre magique de Françoise. Quelle magicienne en effet, cette Françoise, cette équipe, cette école. Moi j'adore ce monde "chamanique" qui devrait rester le nôtre: touchant l'imaginaire, il apprend la vie, le respect, la juste place (limitée) de l'humain dans l'univers…



Lutins malins, lutins coquins…
Nos aventures au pays de Clerheid
  
Prenez un bus, de préférence grand et solide
Remplissez-le de beaux enfants tendres et dodus et de leurs accessoires de survie
Déplacez-le d’une centaine de kilomètres vers l’Est
Dévissez le bouchon
Secouez-le pour en faire sortir tout son contenu
Saupoudrez d’une lettre de lutins des bois…

Et voilà, le tour est joué

Vous avez la recette du passage dans le monde peu banal des classes vertes, le pays où l’on plonge dans un flan de simplicité, où l’on dégouline de bonnes sensations et d’où l’on émerge épicé d’expériences nouvelles et fantastiques…

La mayonnaise prend vite dans cet univers à la hauteur de nos petits d’hommes : les animaux à nourrir et caresser, le terrain de jeu à explorer, le maître des lieux à saluer, les règles de vie à partager…

Et zoup !  Départ à pattes vers le village en bois, sur les indications de Jean-Denis, en veillant à ne pas faire trop de bruit pour ne pas se faire repérer par la sorcière qui habite à l’orée de la forêt, dans la petite maison à la balustrade en toile d’araignée.
Cette petite frayeur juste digérée, nous dégustons le plaisir d’envahir les cabanes du village, d’observer les petites bestioles et les nénuphars de la mare, de courir, sauter, dévaler et remonter les pentes.  Nous sommes rejoints par les éléphants qui arrivent tout frais sortis de la sieste, dans la charrette tirée par le tracteur et c’est tous ensemble que nous partageons une délicieuse pastèque et que nous savourons ces exquis moments de détente et de plaisir.
« A fond les manettes » : c’est sur cette magnifique rengaine, clamée à plein gosier par nos 46 chérubins, que la charrette nous ramène au bercail et c’est l’assaut vers la prairie derrière l’école où les enfants ont repéré l’avion à grimper.
Au passage, nous découvrons dans un tronc d’arbre creux, la boîte aux lettres des lutins où nous attendent un petit lutin en bois et un message.

Là, il faut que je vous donne quelques explications étant donné que j’ai oublié d’écrire la préface de mon histoire.
Une semaine avant notre départ à Clerheid, une lettre des lutins était arrivée à Nodebais :

Moi je suis Martin
Le lutin le plus malin
Si vous perdez votre chemin
Je vous ferai un dessin

   Et moi c’est Sylvain                                                          Me voilà Antonin
   Le lutin coquin                                                                 Le lutin le plus câlin
   Qui fait des blagues tout plein                                        Je fais des bisous divins
   Et qui rigole bien                                                            A tous mes copains
          Je suis Séraphin                                       Et moi le lutin Colin
          Le lutin le plus zinzin                              Je suis un peu chagrin
          Je suis un vrai galopin                            Des soucis j’en ai plein
          Qui danse au son du tambourin             De l’aide j’en ai besoin

Et puis il y a tous nos cousins : Marcellin le marin, Amélien le galopin, Augustin l’orphelin, Lucien l’écrivain, Aladin l’Africain et le petit Trifouillin, le benjamin.

(…)  Nous sommes tout petits et nous nous glissons partout,  entre les racines des arbres et sous les feuilles et nous grimpons aussi très bien.(…)  Nous avons peur d’être attrapés par les hommes qui nous mettent parfois en cage.  Alors nous resterons cachés pour garder notre liberté (…)  mais nous laisserons des indices de notre passage.  Ouvrez bien les yeux.  A bientôt

Nous voilà rassurés, le contact avec nos minuscules amis des bois est établi, via la boîte aux lettres et nous ramenons le portrait en bois de Martin et le message pour les faire découvrir à tous au repas du soir.    « On sera près de vous pour les 4 jours »
Et c’est l’orage aussi qui s’invite à table, pas trop effrayant dans ses effets sonores et lumineux mais accompagné d’une pluie coriace et abondante.  Impossible donc de faire revenir les éléphants de leur antre de nuit pour une veillée commune.  C’est Sylvie qui les bercera de sa douce voix avant l’extinction des feux.
Quelques chansons et une histoire sous le chandelier inviteront les plus grands à rejoindre leur duvet et comme il fait bien sombre ce soir, on se persuadera qu’il est presque minuit et qu’il est grand temps de laisser place aux rêves.  Et ça marche !

Dès le saut du lit, les troupes endiablées sont prêtes à partir au chapiteau.
Nous y sommes accueillis par Mme Crapette, la femme du crapaud, et son histoire de pustules ne nous montera pas à la tête : très vite nous passons aux choses sérieuses : le trapèze, la jonglerie, les culbutes et les barres d’équilibre.
Le reportage photos vous en dira plus sur les exploits de chacun…  Une chose est sûre, c’est un endroit passionnant où le temps file à toute vitesse.

3 ans, 3 bougies sur le gâteau aux pommes et à la cannelle : c’est Lissa qui est à l’honneur aujourd’hui et c’est un plaisir de partager tous ensemble son délicieux gâteau.

Nous profitons de la sieste des petits pour filer en catimini dans le bois des lutins :  ils nous ont en effet laissé dans leur dernier message une promesse de trésor.  Pour cela il faut connaître sa gauche, repérer la première sapinière, un tas de bois 7 fois plus haut qu’Oscar et ouvrir bien grand ses mirettes.
Gagné !  Au pied de chaque sapin il y a un petit bonhomme de bois qui nous attend et que nous emportons avec nous.
Oui, mais est-ce pour nous toujours ?  se demande Léon.
Au retour de cette grande marche, nous écrivons une missive aux lutins pour demander leur avis et aussi leur poser quelques devinettes.  Heureusement que la boîte aux lettres est proche.

L’heure des grandes ablutions a sonné !  Cette séance, réglée comme du papier à musique, est un exploit sportif pour les adultes, une grande partie de fous rires pour les enfants et un moment indispensable pour faire la chasse aux tiques.

Entendez-vous l’accordéon ?  Alors suivez-le, tous à la queue leu leu dans les couloirs de l’école puis dans les décales de la cour et des environs.  Cette petite sarabande nous conduit à la salle des concerts pour une courte mais bonne veillée, une qui fait du bien pour clôturer chaleureusement une journée bien agréable.
Pas moyen de faire croire qu’il est presque minuit mais au fond, ce n’est pas nécessaire, les yeux se ferment malgré eux et bientôt ça ronfle partout en chœur.


Au réveil, sur la table du petit déjeuner, surprise : une maison de lutins, gardées par deux des leurs et un message qui répond à nos questions et devinettes.
« Bien sûr les petits lutins en bois sont pour votre maison (…) Nous on adore les chapatis et l’an passé on a senti l’odeur délicieuse.  Si vous en refaites cette année, demandez des bonnes petites herbes à Renaud, de son potager, et laissez-nous quelques chapatis dans la boîte aux lettres pour qu’on puisse les goûter (…) »  Voilà une bonne idée pour cette après-midi.

Et comme hier soir nous avons entendu l’histoire du bateau de papier qui nous invitait à voyager, ce matin, nous voilà occupés à en fabriquer et en décorer car nous allons les faire voguer.
Et l’important, c’est le message qu’on y dépose, c’est lui qui se diluera dans la rivière et partira au loin, porteur d’espoir…
Et pour arriver à la rivière, il faut traverser de beaux champs d’herbes folles, à la file indienne et parfois elles sont presque plus hautes que nos jeunes, qui s’amusent à s’y cacher.  Combien en avons-nous perdus ?   Aucun car tous les bateaux seront lâchés et finiront par se coucher dans le filet d’eau qui  emmènera leurs messages jusqu’à l’océan.

Sortons peintures et pinceaux !  C’est le moment de décorer nos lutins en bois et cela se fait dans le calme et la bonne humeur pendant qu’Andrée prépare déjà la pâte à chapatis.
Et l’alignement de toutes nos réalisations est bien sympathique à admirer : une vraie famille !
Ce sera notre souvenir à emporter dans nos bagages.

Rendez-vous à l’arbre aux fées, le plus bel arbre de la forêt, le plus grand et le plus majestueux.  C’est à ses pieds que nous mettons en route un grand feu d’enfer, grâce à tous les fagots que nous récoltons.
En attendant les braises, nous façonnons chacun un chapati autour d’une branche de saule, agrémenté de menthe, de mélisse, de thym, de cannelle ou de ciboulette.
Chaud, chaud, la cuisson !  Il s’agit de ne pas rôtir nos joues en même temps que nos chapatis !  Et le résultat est divin : qu’ils sont délicieux nos petits pains aromatisés.  Alors, vite, préparons-en un deuxième, voire un troisième… avant de regagner la charrette pour rentrer se mettre en pyjama.
Oscar, Olivier et Johan n’oublieront pas d’aller porter quelques chapatis dans la boîte des lutins…

Une nouvelle sarabande nous emmène au lieu de rassemblement pour la dernière veillée du séjour.  Il y a un peu d’excitation dans l’air mais on est quand même bien tous ensemble pour écouter l’histoire de « la plus belle chose au monde ».
Et une fois de plus la mise au lit sera super cool, on a envie de papoter un peu entre copains, on se raconte quelques petites anecdotes et puis, fermeture du rideau.
  
Pour notre dernière matinée, nous partons en randonnée avec Monsieur l’âne, Wintou, dans de magnifiques chemins pas de tout repos.  Ça descend raide puis ça remonte plus raide encore à travers bois, on se sent vivre, on a le cœur qui bat très vite…
On laisse tomber les pulls, caressés par un bon soleil et quelques instants plus tard, on les réenfile dare dare pour se protéger des gouttes.  Mr Wintou offre ses services pour se relayer sur son dos et c’est ainsi que la fin de cette grande expédition paraît bien courte.  Au sortir du bois, miracle, la charrette nous attend pour nous ramener à l’heure pour le dîner.

Et parlons-en de ce dîner ! Et de tous les précédents…  comme des petits coqs en pâte nous avons été servis…  Roland est vraiment un chef cuistot de génie, il n’a pas son pareil pour manier épices et arômes, il nous concocte des plats délicieux, savoureux, pleins de légumes frais, et des desserts succulents.  Quelle bonne énergie cela nous donne...  Nous lui devons une fière chandelle !

Et nous voilà à la fin du roman de cette édition classes vertes 2011.  Une fois de plus nous avons fait le plein de bonheur et d’aventures, de simplicité et de magie.
Grâce à nos amis les lutins bien sûr, mais aussi et surtout par l’accueil de notre hôte et héros des jeunes, Jean-Denis qui année après année nous permet de vivre un séjour merveilleux.
Et n’oublions pas d’ajouter à ces ingrédients la disponibilité et la bienveillance de l’équipe d’enseignantes et d’extraordinaires bénévoles qui ont entouré notre petite bande de joyeux lurons !

« C’est un peu triste que vous repartiez déjà, mais au fond ce n’est pas grave car on a plein de souvenirs de vous dans la tête et on espère que vous garderez toujours des souvenirs de nous.   Et surtout restez toujours aussi gentils avec tous les lutins du monde.   Bisous… »


                                                                   A Ohey, le 11 juin 2011
                                                                   Lucien le lutin écrivain caché sous la plume de Françoise

 



vendredi 10 juin 2011

future expo Claude Rahir au Crabe, Jodoigne. 1re annonce


La mise en page est bien sûr de notre graphiste préféré et ami, André Kersten. 
Cliquez pour agrandir, cela vaut la peine.

Une autre annonce sur le site du CRABE

mardi 7 juin 2011

Théâtre Océan Nord, mailing liste

La mailing liste du Théâtre Océan Nord reçue aujourd'hui reprend une photo de "Guerre" de R Goetz, mis en scène par Paul Camus, à l'automne 2009.
cliquer

mercredi 1 juin 2011

Découverte d'un Rahir inconnu

La Fondation Juliette Passeux va se dissoudre. On a discuté des modalités aujourd'hui avec Jacques Van Drooghenbroeck. Claude a été son (inoubliable) instituteur de 1re primaire, apprenant les additions avec des accords de guitare.
Dans le cabinet d'avocat de Jacques, une peinture de Claude d'avant ses études à saint-Luc. Je ne l'avais jamais vue. Surprise! Elle est protégée par un cadre de verre, d'où les reflets, et prise avec le téléphone de Vincent. La qualité est faible, mais la trace me touche beaucoup.