Dans « Le Temps » , 10 octobre 2011, Marie-Pierre Genecand
Vincent Babel et Julie-Kazuko Rahir jouant Alceste et Célimène. L’un et l’autre, dans des registres différents, enchantent le spectateur. (photo Emilie Batteux).
http://81.27.130.64/Page/Uuid/9ee501b2-f2b6-11e0-ab44-c34bd9db4685/Sous_les_voûtes_du_temple_le_feu_dun_misanthrope_justicierExtraits de l’ article
A Genève, Cyril Kaiser embrase la pièce de Molière.
Avec le scénographe Roland Deville, Cyril Kaiser a installé un petit théâtre baroque dans le cœur du vaste temple. Ce théâtre, paradis de Célimène, dit le masque, la pose, les artifices. La belle y trône sur un sofa et sous une pluie de fleurs. Voluptés et langueurs. Autour, le lieu de culte, domaine d’Alceste, traduit son souci de probité. Le justicier le parcourt des voûtes au balcon avec la même fièvre, la même anxiété. Il paraît d’abord légitime dans sa quête du vrai, puis de plus en plus tyrannique. Et si sa haine de la fourberie était seulement une cage où enfermer Célimène qui jouit simplement du commerce des galants, des joies de l’esprit et du plaisir d’être jolie?
Jolie, Célimène l’est bel et bien à la Fusterie. Elle a la blondeur mutine de Julie-Kazuko Rahir. Et son énergie communicative. La comédienne belge n’a pas froid aux yeux: sa coquette a des audaces de suffragette. Dans la séquence des portraits où la belle dépeint les travers de ses contemporains, la comédienne finit debout sur le sofa, comme un matador de la raillerie. Beau tempérament. Et joli clin d’œil du metteur en scène aux filles d’esprit qui ne manquent pas de joie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire