mercredi 16 mai 2012

Raphaël en Italie avec BAO et le Parco della Pace à Ravenna

BAO part en Italie pour un festival de musique de jeunes, le Festival Allegromosso de Torino.
La cérémonie inaugurale est à RAVENNA. Ils donnent un concert à Bellaria et à Longiano. La cérémonie de clôture est à RIMINI. 24 pays européens y participent, 6000 musiciens!!!!




Au jour le jour, apparemment, on aura des nouvelles sur ce blog.
Ce jeudi 17 mai:
photo Olivier Roisin 
Raf est allé à vélo voir le Parc de la Paix, avec ses profs. occasion d'un rappel mémoriel:

Il Parco della Pace, Ravenne,  un hectare pour la Paix
Segno di Pace e d’amicizia fra i popoli
inauguré en 88

le contexte

L’horreur des guerres, Claude Rahir, né en 1937, l’a puisée dans son enfance. Elle fut indéracinable. Il avait juste l’âge de raison, en 1945. Il n’oubliera jamais.

Depuis 77, il a rêvé de réaliser un “pointillé d’amour et de paix”, en créant autour de la planète, des œuvres en hommage à la paix, sa « Griffe d’amour ». Il a commencé en Bolivie, puis à Kingston, puis au Japon, puis en Egypte, et en Belgique, la promenade “Colombe de la Paix” de 5 km en pavés, réalisée dans la campagne de Sprimont, en 1980.

L’ étape suivante de cette utopie fut le grand rêve de Ravenna, du « Parco della Pace ». Claude Rahir en a proposé la réalisation à l’AIMC (Association internationale des mosaïstes contemporains), dont il était vice-président, et il en a soutenu le projet auprès de l’Unesco, avec l’appui de 3 pays: l’Italie la Belgique, et la Jamaïque, où Claude avait réalisé 2 grandes murales à l’université de Kingston.

Ainsi a vu le jour cet “hectare pour la Paix”,
avec des artistes sélectionnés venant des 4 coins du monde.
Hébergés par la Ville, les artistes travaillaient gratuitement, les matériaux étaient offerts en partie.
Les Artistes :
 Edda Mally  (Austria)
Josette Deru  (Francia)
Bruno Saetti  (Italia)
Mimmo Paladino  (Italia)
Claude Rahir  (Belgio)
Margaret L. Coupe  (Nuova Zelanda)
Jerry W. Carter  (U.S.A.)
Alexandr Kornooukhov  (Russia)
L’œuvre

descriptif
L’œuvre se présente en croissant de lune en mosaïque de pierres naturelles et de ciment, haut de 4 mètres au centre, ceignant partiellement une esplanade où trône une pierre cubique en marbre de Carrare, caressée par une eau qui ruisselle sur ses flancs lisses. Les promeneurs entrent dans l’œuvre. L’artiste lui-même offre son interprétation : Confrontation du yin et du yang, d’un espace baroque et chaotique, avec un espace suggérant le calme, la pureté, l’harmonie. Le chaos, c’est moi. L’harmonie, c’est ma femme : la pureté géométrique évoque sa solidité, sa force, son sens des réalités et des valeurs”.

Rahir a veillé à ce que son œuvre ne coûte pas, mais que les matériaux réunis participent au symbole de paix, avec la complicité d’un grand nombre. Le bloc de Carrare a été offert par 50 amis de l’artiste, offrant chacun 25 . D’autres éléments sont aussi des cadeaux : une mosaïste norvégienne a aidé à la réalisation. Trois tonnes d’ardoises de Belgique furent offertes par une société d’extraction à Martelange, et acheminées en Italie grâce aux Métiers d’Art du Brabant. La société “Blanc de Bierges” a assuré gracieusement le transport de ses pavés en ciment.
Symbolique encore: Rahir a sollicité de ses amis du bout du monde l’envoi d’une pierre de leur pays, et elles sont là, venant de partout, insérées dans la mosaïque:  de Corée, du Japon, d’Egypte, Australie, Bolivie, Colombie, Pologne, Polynésie, Tasmanie, Norvège et même de l’Antarctique. Chaque pays, symboliquement, apportant « sa pierre à l’édifice ».

Rahir a réalisé donc un travail préparatoire gigantesque : il  a réussi à convaincre l’Unesco, les 3 pays qui ont dû appuyer sa demande auprès de cette instance, des firmes, des amis, des associations…
Remuer ciel et pierres, c’est tout Claude, ça!


Prolongements 

Rahir organisera ensuite à Louvain-la-Neuve en 1986 un ambitieux congrès de mosaïstes contemporains, couplé à un congrès d’architecture, pour favoriser la collaboration entre les 2 arts.

Moment mémorable d’un barbecue à Nodebais avec les 18 nationalités représentées.
C’était l’époque de la guerre froide, des missiles menaçants, de la lutte pour la conquête spatiale.  Rahir a construit une “fusée à eau » que  Vladimir Zamkov, le Russe, et Jerry Carter, l’Américain, ont lancé ici, au village, d’une même main. On fait la fête, des dialogues se nouent, la compréhension s’installe. Chacun rentre chez soi, ambassadeur dans son pays ! On ne peut haïr un pays quand on y a ne fût-ce qu’un ami.

Cette préoccupation d’universalité, d’amitiés, porteuses de paix, ne fut pas qu’un caprice d’un moment de sa vie, mais bien une préoccupation constante dont on aperçoit mieux la cohérence maintenant que l’artiste a disparu.



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